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L’e-réputation en question

L’e-réputation en question

 

L’e-réputation, qu’est-ce que c’est ?

Le Larousse en ligne nous apprend que la réputation, c’est la manière dont quelqu’un, ou quelque chose, est considéré dans un public. L’e-réputation, c’est donc en toute logique la réputation appliquée au web.

Si vous pensez bien protéger votre vie privée sur les internets, nous vous conseillons d’effectuer une recherche rapide de vos nom et prénom sur Google, et de voir par vous-même les résultats qui en découlent. Nous ne doutons pas que vous ayez su camoufler les photos prises au cours de la soirée la plus alcoolisée de vos vingt ans et publiées sur Facebook, mais vous ne pouvez éviter d’être mentionné par des tiers sur d’autres pages web.

 

Et le droit à la confidentialité dans tout ça ?

Et c’est là que les choses se compliquent, car les publications vous citant ne sont pas forcément des plus élogieuses. Mais comment faire pour que les éventuelles diffamations et autres informations obsolètes ou inappropriées disparaissent des internets, me direz-vous ? La réponse est simple : c’est impossible. Cependant, les Français, petits veinards, sont assez bien protégés par la CNIL, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, dont le cheval de bataille est, depuis quelques mois, le droit à l’oubli sur les moteurs de recherche.

Ce droit à l’oubli, s’il ne vise pas à supprimer les pages sur lesquelles votre nom et/ou votre photo apparaissent, a pour optique leur déréférencement sur les moteurs de recherche. Ainsi, pour accéder à ces pages, un internaute n’aura d’autre choix que d’en connaître l’URL exacte, puisqu’elles n’apparaîtront plus dans les résultats de recherche.

 

Regulation - iQoncept / Shutterstock

Regulation – iQoncept / Shutterstock

 

Mon profil, ma bataille

Une bataille juridique sans merci s’est donc engagée entre la commission française de régulation du web et le géant américain des moteurs de recherche. Tandis que Google se propose de retirer les pages incriminées des résultats de recherche de ses portails européens (Google.fr, Google.es ou encore Google.co.uk, pour ne citer qu’eux), et de filtrer l’accès à ces mêmes pages sur tous ses portails (Google.com en tête) en fonction de la géolocalisation de l’adresse IP des utilisateurs, la CNIL estime que le droit à l’oubli n’est pas entièrement respecté. Google s’est donc vu, au mois de mars dernier, condamné à une amende de 100 000 euros par la CNIL, mais a contre-attaqué en faisant savoir qu’il considérait que celle-ci n’avait pas à dicter ce à quoi un internaute étranger à l’Union européenne devait avoir accès ou non. Le géant de Mountain View, au travers de son vice-président senior et directeur juridique, Kent Walker, estime qu’accéder à la requête de la CNIL risquerait d’entraîner un effet domino, d’autres Etats, « peut-être moins démocratiques », pouvant en profiter pour exiger que Google suive leur régulation à l’échelle mondiale. Il semble donc que l’entente ne soit pas des plus cordiales entre Google et la CNIL, qui a enregistré 14 000 demandes de droit d’oubli de la part de particuliers en 2015.

Dans le même temps, une enquête réalisée par RegionsJob a montré que sur les 38% de recruteurs qui googlent le nom de leurs collaborateurs potentiels, deux tiers utilisent les résultats de recherches pour « donner suite ou mettre fin au processus de recrutement ». Il en va donc de la crédibilité professionnelle des individus.

 

Search

Fatmawati achmad zaenuri / Shutterstock

 

L’effet Streisand

Il est malgré tout judicieux de se poser la question des conséquences du déréférencement d’une page évoquant des informations privées. En effet, si Google juge que votre requête d’oubli est justifiée, elle enverra un message à l’auteur de ladite page pour lui faire part de son retrait des résultats de recherche, et celui-ci peut très bien rédiger un nouvel article relatant les faits. Et il est tout à fait possible que la seconde page soit vue davantage que celle que vous avez fait déréférencer… C’est cela que l’on appelle « l’effet Streisand » (du nom de la chanteuse Barbra Streisand) décrit sur Wikipédia comme étant un « phénomène médiatique au cours duquel la volonté d’empêcher la divulgation d’informations que l’on aimerait garder cachées déclenche le résultat inverse. »

 

Élémentaire mon cher…

Et donc, puisque vous ne pouvez toujours pas contrôler ce qui se dit de vous sur les internets, le plus simple reste de faire apparaître vos propres contenus en tête des résultats de recherche. On ne saura que trop le répéter : ouvrir des comptes sur les différents réseaux sociaux, de même que créer des sites et autres blogs à votre nom, en veillant à les alimenter régulièrement et avec du contenu de qualité, est le moyen le plus sûr pour que les internautes qui effectuent une recherche sur vous ne trouvent que ce à quoi vous voulez qu’ils aient accès.

 

Source : www.presse-citron.net

Image : Ken Wolter / Shutterstock.com

 


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